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Promouvoir l’économie sociale dans l’enseignement : des idées concrètes pour former les générations de demain

Le 20 novembre 2024, nous avons organisé avec Wallonie Entreprendre, une table ronde à La Menuiserie (Liège) pour aborder un sujet crucial : comment intégrer l’économie sociale dans les programmes d’enseignement ? Cet événement, riche en échanges, a permis de dégager des propositions concrètes pour former une génération de citoyens engagés, critiques et sensibles aux enjeux de la transition sociale et écologique.

Quand les jeunes expérimentent l’économie sociale

Les ateliers participatifs ont été au cœur de la journée, avec des discussions organisées autour de trois grandes questions : quelles compétences enseigner, quelles ressources mobiliser et quelles innovations imaginer pour promouvoir l’économie sociale dans l’enseignement ?

1. Des compétences adaptées aux enjeux actuels

Le premier atelier a souligné l’importance d’une approche globale, structurée autour de trois axes :

  • Les savoirs : enseigner les bases théoriques de l’économie sociale, comme ses modèles économiques ou son impact social et environnemental.
  • Les savoir-faire : transmettre des outils concrets pour gérer des projets (gouvernance partagée, aspects juridiques).
  • Les savoir-être : développer chez les élèves des qualités personnelles comme la coopération ou l’esprit critique.

« Il est crucial de sortir des approches cloisonnées », ont insisté les participants, en proposant d’utiliser des outils innovants comme l’élection sans candidat ou les méthodes d’intelligence collective.

2. Des ressources au service des enseignants

Le deuxième groupe a identifié les besoins des enseignants :

  • Un portail collaboratif pour mutualiser cours et outils pédagogiques.
  • Des formations continues pour intégrer progressivement l’économie sociale dans les cursus.
  • Un continuum éducatif, de la primaire au supérieur, avec des ressources adaptées à chaque âge.

3. Des initiatives inspirantes

Enfin, le dernier atelier a mis en lumière des idées novatrices : créer un label valorisant les établissements engagés dans l’économie sociale, relier ces thématiques à des questions de transition écologique ou encore organiser des événements pour sensibiliser parents et élèves.

Le projet pilote : « Générations entreprenantes »

Pour beaucoup, l’économie sociale reste méconnue, surtout chez les jeunes. C’est pour répondre à ce constat que des moyens ont été investis dans le programme « Générations entreprenantes » de Wallonie Entreprendre, pour l’y intégrer. Ce projet s’adresse aux 16-25 ans et vise à démystifier l’entrepreneuriat social à travers des expériences concrètes..

Une mini-entreprise, des maxi-leçons

FlyHigh, une mini-entreprise lancée par des élèves de l’École Internationale Le Verseau (Wavre), en est un exemple phare. Leur projet ? Concevoir des poufs, portes-clés et trousses écoresponsables à partir de toiles de montgolfière recyclées. En un an, ces jeunes ont appris à gérer une gouvernance participative, optimiser un modèle économique et réfléchir à l’affectation des bénéfices.

Ce type d’initiative montre que l’économie sociale n’est pas qu’un concept abstrait : c’est une aventure humaine qui fait appel à des valeurs, des compétences, mais aussi à des compromis. « Ces jeunes ont pu challenger leurs projets de manière concrète, accompagnés par des professionnels », témoigne Céline Marquet, conseillère à l’esprit d’entreprendre chez iES!.

L’économie sociale en classe : bonnes pratiques et défis

La table ronde a également permis de partager des stratégies éprouvées pour intégrer l’économie sociale dans l’enseignement. Les intervenants, venus de Belgique et de France, ont insisté sur l’importance de méthodes pédagogiques actives.

Expérimenter plutôt qu’écouter

Plutôt que des cours magistraux, l’apprentissage par l’action est clé. David Gabriel, enseignant à HELMo, a par exemple transformé un amphithéâtre de 250 étudiants en assemblée générale coopérative : désignation d’un secrétaire, adoption d’un règlement, travail en groupes… Une manière vivante de découvrir les principes de gouvernance démocratique.

Des récits porteurs de sens

Pour Sylvie Emsellem, de l’association française L’ESPER, il est essentiel de multiplier les récits inspirants et de relier l’économie sociale aux grandes questions de société : crise écologique, inégalités sociales… « L’économie sociale, c’est un projet politique fort, une dynamique collective à construire », affirme-t-elle.

Un modèle pour demain : enseignement et économie sociale main dans la main

L’apport académique a également éclairé les discussions. Charlotte Moreau, chercheuse à HEC Liège, a rappelé que l’économie sociale représente déjà 12,1 % de l’emploi en Wallonie, avec 258 000 travailleurs. Pourtant, ce modèle économique reste encore trop souvent marginalisé dans les programmes scolaires. Pour changer cela, les intervenants ont proposé deux pistes :

  • Intégrer l’économie sociale et la transition écologique dans les référentiels scolaires.
  • Créer des cours spécifiques pour former les futurs enseignants à ces thématiques.

Former des citoyens conscients

Au-delà des chiffres, l’économie sociale invite les jeunes à repenser leur rapport au monde. « Il faut les amener à se poser des questions : quel avenir je veux construire ? Comment avoir un impact positif ? », résume Cécile Deldinne, coordinatrice du programme mini-entreprises.

Changer l’avenir, dès aujourd’hui

L’économie sociale offre un cadre porteur pour répondre aux défis sociétaux actuels : crises environnementales, montée des inégalités, quête de sens. Mais pour que ce modèle devienne une véritable alternative, il doit être connu et compris dès le plus jeune âge. Ensemble, enseignants, étudiants, parents et décideurs peuvent œuvrer pour faire de l’économie sociale une composante essentielle de l’éducation, et ainsi former une génération prête à relever les défis de demain.


En résumé

Propositions issues des ateliers participatifs

Trois ateliers d’intelligence collective ont permis de dégager des pistes concrètes pour promouvoir l’économie sociale (ES) dans l’enseignement :

  1. Compétences à intégrer dans les référentiels
    • Savoirs : connaissances théoriques sur l’ES (enjeux sociaux, politiques, environnementaux).
    • Savoir-faire : compétences techniques spécifiques (modèles d’entreprise, gouvernance partagée).
    • Savoir-être : qualités personnelles (coopération, esprit critique).
      Les participants insistent sur la nécessité de décloisonner les disciplines et de développer des outils comme l’élection sans candidat ou l’intelligence collective.
  2. Ressources nécessaires pour les enseignants
    • Réseaux d’experts et ambassadeurs.
    • Portail collaboratif pour mutualiser les cours.
    • Formation continue et continuum éducatif de la primaire au supérieur.
    • Événements et espaces de rencontre dans les écoles.
    • Plaidoyer auprès des ministres pour une approche systémique.
  3. Idées innovantes
    • Intégrer la gouvernance partagée dans les classes.
    • Créer un kit pédagogique pour enseignants.
    • Valoriser les établissements engagés via un label ES.
    • Sensibiliser les parents et impliquer les directions scolaires.
    • Lier l’ES aux émotions et à la transition écologique pour mieux toucher les jeunes.
Bonnes pratiques et stratégies

Des expériences inspirantes montrent comment intégrer l’ES dans l’enseignement :

  • Semaine de l’ESS en France : actions concrètes et outils pédagogiques validés scientifiquement.
  • Simulations en classe : cours en amphithéâtre conçu comme une assemblée générale de coopérative.
  • Projets transdisciplinaires : stages en entreprise alignés sur les valeurs des étudiants pour éviter désillusions.

Les intervenants insistent sur la pédagogie expérientielle : « Ce qu’ils font, ils le retiennent ; ce qu’ils entendent, ils l’oublient. »

Le projet pilote « Générations entreprenantes »

Ce programme, ouvert à l’ES en 2023-2024, vise les jeunes de 16 à 25 ans pour :

  • Sensibiliser à l’entrepreneuriat social.
  • Développer des compétences pratiques (RH, marketing, gouvernance).
  • Soutenir des initiatives concrètes comme FlyHigh, une mini-entreprise valorisant la réutilisation de matériaux.

Des outils innovants (coaching, innovation games, partenariats avec incubateurs) et des retours enrichissants ont renforcé l’impact du projet.


Les sketch-notes de Ariane Riveros :
Le compte-rendu réalisé par Hugues Dorzée (Agence de service Imagine COOP) :

Publié
29.11.2024
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